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LA FORÊT SACRÉE DE SEROU MARQUÉE DE LA PEINTURE JAUNE PAR LES POPULATIONS GRACE A L’APPUI DE BEV BENIN ONG

LA FORÊT SACRÉE DE SEROU MARQUÉE DE LA PEINTURE JAUNE PAR LES POPULATIONS GRACE A L’APPUI DE BEV BENIN ONG

C’est une initiative communautaire qui vise à tracer la frontière entre le domaine des hommes et celui des esprits, et préserver un patrimoine naturel et culturel en péril. Dans la commune de Djougou, un coup de pinceau jaune vif devient le rempart symbolique d'un écosystème menacé. La forêt sacrée de Sérou, lieu de culte et de mémoire pour les communautés locales, fait l'objet d'une opération de marquage inédite. Les forêts sacrées du Bénin sont bien plus que des espaces boisés. Ce sont des cathédrales de nature, des lieux de rituels, de médiation et de conservation de la biodiversité depuis des siècles. La forêt de Sérou, comme beaucoup d'autres, subit toutefois la pression croissante des activités humaines : expansion des terres agricoles, coupe de bois pour le chauffage ou la construction, et pression démographique. Peu à peu, son périmètre rétrécit, menaçant son intégrité et son rôle spirituel et écologique. L'opération de marquage, simple dans son exécution mais profonde dans sa signification, consiste à appliquer une bande de peinture jaune fluorescente sur les arbres situés à la lisière de la forêt sacrée. Cette action, par les communautés (les chefs coutumiers, les responsables communaux et les jeunes du village), grâce à l’appui de BEV ONG et son partenaire la ZFD-GIZ a plusieurs objectifs : La peinture matérialise de manière indéniable la frontière du domaine sacré. Le jaune vif offre une démarcation visuelle que personne ne peut ignorer. L'arbre marqué devient un signal d'alarme. Il rappelle à chaque passant, agriculteur ou bûcheron, qu'au-delà de cette ligne, l'espace est protégé par la coutume et la loi communale. Le processus de marquage lui-même est fédérateur. En participant à la protection active de leur patrimoine, les populations se réapproprient leur responsabilité dans sa sauvegarde. La preuve, lors de l’opération de marquage, les populations ont pu constater que de nombreuses personnes ont installées leur champ à l’intérieur de la forêt. Dans une partie de la forêt, le constat est plus inquiétant des maisons ont été construites dans l’espace de la forêt sacré. Un autre constat qui déchire le cœur est celui d’un arbre de Cailcédrat ( Khaya Seéneégalensis) vieux de plusieurs décennies qui a été abattue à la hache. La mairie de Djougou qui était représentée à ladite activité a promis de tout faire pour que ce dernier acte ne reste pas impuni.